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50é assises de l’UPF : médias, paix et sécurité en fil rouge

Mercredi 10 Janvier 2024

Sacrifiant à une tradition solidement ancrée, Dakar accueille la 50é session de
l’Union de la presse francophone (UPF), organisée sous le thème « médias, paix
et sécurité ».


Un choix qui colle parfaitement au contexte sous régional et international,
caractérisé par un phénomène nouveau sous la poussée fiévreuse des réseaux
sociaux, à l’orée de cette 24é année du troisième millénaire.
Des méthodes sophistiquées de désinformation communes à tous les
groupuscules agissant en marge des règles établies, manipulant les esprits
simples, surfant sur toutes les crises (épidémies, inondations, hausse des prix..),
dans l’objectif de semer des troubles, en utilisant à fond des laboratoires de
propagande qui fabriquent à flux tendu des fake news. .
La cérémonie officielle de lancement de l’événement s’est déroulée au Centre
Internationale des Conférences Abdou Diouf de la nouvelle de Diamniadio, en
présence du président Macky Sall, de l’ancien chef de l’Etat du Cap Vert, José
Carlos Almeida Fonseca, de plusieurs membres du gouvernement sénégalais et
de nombreux invités.
Voici en intégralité le discours du président de l’Union Internationale de la
Presse Francophone, Mr Madiambal Diagne, qui a rendu un hommage appuyé
au président Macky Sall, avant de revenir sur les graves troubles qui ont
secoué le pays de la Teranga en mars 2021 et juin 2023.

DISCOURS DE MONSIEUR MADIAMBAL DIAGNE, PRÉSIDENT INTERNATIONAL DE L’UPF, À LA CÉRÉMONIE D’OUVERTURE DES 50ÈMES ASSISES DE LA PRESSE FRANCOPHONE À DAKAR
 
Excellence, Monsieur le Président de la République ;
Excellence, Monsieur le Président Jorge Carlos Fonseca ;
Excellence, Monsieur Chérif Moumina Sy, ancien Président intérimaire du Faso
Monsieur le Premier ministre Mouhamed Beavogui
Mesdames, Messieurs, chers membres de l’UPF qui venez de cinq continents et de quarante-trois pays ;
Honorables invités,
Permettez-moi d’emblée de m’adresser à vous, Monsieur le Président de la République, pour vous dire toute notre gratitude, pour avoir accepté de rehausser de votre présence, cette cérémonie d’ouverture des 50èmes Assises de la presse francophone.
L’Union internationale de la Presse francophone (UPF) et toutes les organisations internationales des médias, qui ont bien voulu répondre à notre invitation, voudraient, en ma personne, vous exprimer leur vive reconnaissance pour avoir rendu possible la tenue de cet événement. En effet, Monsieur le Président, ces Assises que nous avons voulues inclusives accueillent les plus grandes organisations de défense des journalistes : la Fédération internationale des Journalistes (FIJ), le Commitee to Protect Journalist (CPJ) Reporters Sans frontières (RSF), le Forum des Éditeurs Africains (TAEF), Human Rights Watch, Article 19, le Réseau Théophraste.
Mais ces Assises revêtent un cachet particulier pour notre pays ; ce sont les troisièmes pour ce que l’on s’en souvienne encore, qu’abrite le Sénégal, après celles de 2014, sous votre même Présidence, et les premières qui s’étaient tenues en 1984, sous l’égide du Président Abdou Diouf, dont le lieu où nous nous réunissons ce matin porte l’auguste nom. L’UIJPLF, ancêtre de l’UPF avait eu à tenir son 18ème congrès au Sénégal.
Je salue les aînés Abdou Salam Kane, ASAK, et Abdou Gning, présents parmi nous, qui présidaient alors la Section sénégalaise de l’UPF en 1984 et en 2014. Mais aussi d’autres anciens Présidents de l’UPF Sénégal, de grands noms du journalisme comme Bara Diouf, Amadou Dieng, Serigne Aly Cissé, Alain Agbotton. La veuve de Alain, Dr Christiane Agbotton, fait partie de l’équipe scientifique de ces Assises.
Je tiens aussi à remercier le Président Fonseca, ancien Président de la République de Cabo-verde, qui a accepté d’effectuer le déplacement, afin de prononcer la traditionnelle Conférence inaugurale de nos travaux.
Merci, Monsieur le Président Fonseca, de nous faire cette amitié de partager ce moment de nous faire connaître davantage de l’expérience démocratique de votre pays, fascinant à plus d’un titre.
Nous nous sommes rencontrés, pour la première fois, de façon fortuite et le plus simplement du monde, en novembre 2019, le Président Fonseca et moi, dans un restaurant en bordure de plage à Tarafal, une petite station balnéaire de l’ile de Santiago, une des dix îles de Cabo-Verde.
À cette occasion, je m’en souviens encore, il m’a réitéré, la grande estime - que je sais réciproque - qu’il porte pour le Président Macky Sall, dont il louait la disponibilité, l’engagement panafricain et surtout son sens élevé de la République, bref le type de leader même dont l’Afrique et le monde ont encore besoin.
J’ai pu constater, vous concernant, l’affection que vos compatriotes vous portaient et qui vous le témoignaient avec respect et discipline. J’ai été témoin de ce que votre peuple, qui vous avait élu pour deux mandats consécutifs, vous disait déjà sa frustration de vous voir quitter le pouvoir, après un second et dernier mandat dont le terme était prévu en 2021.
Monsieur le Président Sall, le Sénégal et le monde entier sont désormais définitivement édifiés, vous avez vos convictions, je dirai même chevillées au corps. Je puis aujourd’hui révéler que vous m’aviez conseillé en 2022, de ne pas faire, à la tête de l’UPF, un mandat supplémentaire. Me voilà revenu à la Présidence de notre Organisation après des demandes insistantes de mes amis. Ces demandes je les prends comme un signe de confiance, de générosité, d’affection à ma modeste personne même si je n’en mesure pas moins la responsabilité et le sacerdoce que cela implique.
J’en profite pour saluer mon ami et prédécesseur Abdelmouneim Dilami, du Maroc, qui nous fait l’honneur de sa participation à ces Assises. Je salue le Député Bruno Fuchs, Délégué général de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et le remercie pour sa présence mais aussi pour ses mots gratifiants.
 
C’est déjà une fierté légitime pour la section de l’UPF-Sénégal, dont je salue l’engagement et le dynamisme et félicite son Président Abdoulaye Thiam pour son esprit de rassembleur. Son équipe, en un si court temps a relevé le défi de l’organisation.
.
Chers participants,
Le Sénégal vous souhaite la bienvenue et vous garantit sa légendaire Téranga. Je tiens à saluer personnellement, mon lointain cousin venu de Cayenne, Clovicien Diagne, membre de l’UPF-Guyane. Sa famille ne réalise pas encore comment ce patronyme lui a été transmis, par on ne sait quel aïeul, du Sénégal, à cette lointaine contrée d’Amérique du Sud. Clovicien, ton émotion est la nôtre ! Pour la petite histoire, le plus célèbre des Diagne, Blaise de son prénom, douanier de formation, a été affecté en Guyane en 1910… Tu tiens peut-être un début de piste, mon cher Clovicien. Qui sait ? Raoul Diagne, célèbre footballeur de l’équipe de France, un fils de Blaise est né en Guyane et peut être ton oncle lointain… Quand on connait aussi tes talents de footballeur ! Tu m’as souligné que ton grand père Camille Diagne est né en Guyane en 1911.
Chers membres de l’UPF, notre organisation n’a pas manqué d’être durement éprouvée ces dernières années. La vie associative, faite de rencontres physiques et de moments de communion, nous a beaucoup manqué.
C’est le moment de saluer la mémoire de nos amis qui nous ont quittés et dont certains tenaient tant à venir au Sénégal.
Chers amis, ce n’est pas dans mes habitudes mais je vais vous demander la mansuétude de me permettre aujourd’hui de beaucoup parler de mon pays et naturellement du Président Macky Sall qui nous fait l’insigne honneur de présider nos Assises.
Parlons de la place du Sénégal dans le monde ! Le rayonnement international de notre pays ne se mesure pas à l’aune de son poids économique ou démographique, encore moins de sa puissance de frappe militaire. 
Le Sénégal est surtout connu et reconnu pour la qualité de ses fils et filles, encore et encore, pour le leadership de ses dirigeants, pour son modèle démocratique.
Petit pays mais non moins grande Nation, le Sénégal est nanti d’une grande voix, fortement audible en Afrique et sur la scène mondiale.
Monsieur le Président Sall, vous avez conforté cette image en décidant de ne pas briguer un mandat supplémentaire de Président de la République. Vos mots de renonciation résonnent. Vous êtes un homme de parole et votre haute idée de la parole donnée, de votre honneur, ne vous a pas autorisé à satisfaire la demande, au demeurant, légitime, de vos nombreux concitoyens qui vous ont régulièrement élu à des scores qui feraient quelques envieux.
Vos compatriotes ne s’y sont jamais trompés et pour cause ! Dire que Dakar et le Sénégal ont bien changé de visages, ne constituerait pas un exercice de flagornerie ; surtout au moment où vous vous apprêtez à quitter le pouvoir. Le dire, c’est évoquer des faits dont nous pouvons être assez fiers. Les journalistes ne devraient pas s’interdire de parler de « success story ».
Excusez ce franglicisme.
On ne saurait être exhaustif en listant vos réalisations mais je prends juste à témoins nos hôtes qui étaient déjà avec nous aux Assises de 2014.
Les changements, pour ne pas dire les progrès, sautent à l’œil nu.
 
Un seul secteur qui impacte fortement l’activité des médias peut être un exemple illustratif. C’est celui de l’électricité. Le Sénégal, en 2012 avait un gros déficit en production d’électricité et a vécu de violentes émeutes dites de l’électricité. Dans ce pays, il est arrivé que des journaux ne paraissent pas, parce que les imprimeurs n’avaient pas d’électricité pour faire tourner les machines. N’est-ce pas, Baba Tandian ? N’est-ce pas, Mamadou Ibra Kane ? Tous deux imprimeurs. Il est arrivé ici de voir des antennes de radio et de télé coupées, faute d’électricité pour émettre.
Tout cela ne relève à présent que de mauvais souvenirs ! Aujourd’hui, le Sénégal exporte vers ses voisins ses excédents de production.
Mieux, le Sénégal a inauguré l’ère des trains et des bus électriques en Afrique de l’Ouest. C’est devenu le quotidien banal de mes compatriotes et ceux qui sont dans cette salle ne me démentiront pas.
Mesdames, Messieurs, chers membres de l’UPF. Il est arrivé ce moment, que vous attendez toujours de moi et à chaque occasion. C’est cet instant de franchise, de vérités, ce parler vrai, honnête, sans aucune langue de bois.
Hervé Bourges, un de mes distingués prédécesseurs, mesurant sa responsabilité morale, depuis cette position de Président de l’UPF internationale, et éminent formateur, nous exhortait à nous conformer à l’une des premières règles fondamentales de notre profession : celle de ne nous en tenir qu’aux faits, dûment vérifiés et de ne pas céder à nos impressions, au simple ressenti.
Je fais mienne cette exigence éthique et professionnelle.
Alors, je me fais le devoir, devant des journalistes qui ont relayé les images de troubles politiques au Sénégal, de rétablir certaines vérités.
En effet, vous êtes nombreux, ces dernières années, à vous inquiéter, à vous enquérir de la situation et surtout exprimer un désappointement devant le risque de voir le Sénégal, être gagné par les démons de la violence, de l’instabilité. Vous avez espéré voir ce Sénégal s’épargner les fâcheux tumultes qui arrivent malheureusement dans certains de nos pays.
Assurément, il pouvait m’être difficile de vous dire ce qu’il en était véritablement. Je ne voulais pas apparaître chauvin. Mais aussi, vous qui étiez loin, ne pouviez certainement pas vérifier la véracité des explications que je vous aurais fournies.
Aujourd’hui que vous êtes à Dakar, que vous avez la possibilité de confronter mes propos et de les vérifier auprès tout autre compatriote honnête, objectif, je vais vous dire ce qui a alimenté ces mauvais démons et a failli faire basculer notre pays dans la violence.
En effet, qui peut lever la main pour dire que dans son pays, un homme politique peut se mettre face caméra et appeler deux cent mille militants à aller déloger le Président de la République démocratiquement élu et de le découper en menus morceaux ou trainer son corps dans la rue ; Qu’on me dise dans quel pays l’on peut déclarer cela et de dormir tranquillement chez soi ?
Qui peut lever la main pour dire qu’un homme politique dans son pays peut appeler, de manière répétée, l’Armée à perpétrer un coup d’État militaire et rentrer dormir tranquillement chez soi ?
Qui peut lever la main pour dire que dans son propre pays, un homme politique peut donner l’ordre à ses partisans d’aller attaquer les domiciles des magistrats, des journalistes, des maisons de presse, des commerces et des biens privés, d’aller mettre à sac des domiciles privés et rentrer dormir tranquillement chez soi ?
Je ne peux pas épuiser le catalogue de telles dérives. La plus simple des recherches ou la plus sommaire des revues de presse, vous dirigerait vers de telles déclarations publiques, qui ne sauraient être tolérables dans aucun pays au monde.
Retenez que pour bien moins que tout cela, des États américains tentent des représailles contre un candidat à la Maison Blanche.
C’est une image hideuse que certaines officines de propagande et de désinformation ont cherché à donner de notre pays ! Un chroniqueur télé, poursuivi et mis en détention, accusé d’avoir rassemblé des jeunes gens à son domicile pour financer la fabrication de cocktails molotov.
Partout ailleurs, une telle personne ne serait-elle pas poursuivie pour aide et assistance à une action terroriste et participation à une bande criminelle ?
Monsieur le député Bruno Fuchs, J’interpelle votre statut de parlementaire français même si vous êtes invité en votre qualité d’une responsable d’une organisation internationale. La France serait en faute si elle mettait, sur un même pied, des hommes politiques de cet acabit avec des autorités qui ont la légitimité des suffrages de leurs concitoyens !
Vous comprenez alors notre indignation que certains hommes politiques français couvrent d’aussi sordides personnages de la dignité de détenus politiques ! Chez eux, ils les auraient appelés de « dangereux terroristes ».
Cette France, que nous aimons tant, ne doit pas verser dans un maladroit équilibrisme. En toute franchise et en toute amitié, je vous l’ai dit Monsieur le député Fuchs et je le dis régulièrement à mes interlocuteurs officiels français. En effet, cette France est « exaspérante et séduisante en même temps », pour reprendre le mot de Léopold Sédar Senghor.
 
Monsieur le Président de la République,
Je vais devoir aujourd’hui parler des relations que vous entretenez avec les médias de votre pays. Je suis d’autant plus à l’aise dans cet exercice que je le fais ici au Sénégal, en ayant la possibilité de prendre à témoins les dizaines d’hommes et de femmes des médias sénégalais ici présents.
Une grande organisation de défense de la liberté de presse et des droits des journalistes, présente à nos Assises, eut à publier une déclaration s’offusquant de l’arrestation d’un journaliste au Sénégal et de la décision, par l’organe de régulation de l’audiovisuel, de couper le signal d’une chaine de télévision. Les principaux responsables de cette organisation m’avaient fait l’amitié de m’interpeler sur mon silence, devant cette situation qu’ils percevaient comme une entrave aux droits et libertés des journalistes.
Pour toute réponse, je leur ai envoyé les écrits et dires, des vidéos qui ont valu à ce confrère d’être arrêté, ou à ce média d’être suspendu. Le premier responsable de cette organisation n’a pu qu’être indigné et finira par dire : « Ce n’est pas du journalisme ça ! ».
Oui, en effet, ce n’est pas du journalisme d’appeler devant les caméras à prendre d’assaut un édifice public ; de fouetter l’ardeur des manifestants pour leur dire ouvertement qu’ils n’en ont pas encore assez fait pour faire tomber le régime.
Oui, on a vu, dans ce pays, montrer sur des plateaux de télévision, les techniques pour confectionner des cocktails molotov, en vue d’attaquer les forces de police et de gendarmerie.
Oui, on a vu, des journalistes haranguer de jeunes manifestants en affirmant qu’ils sont plus courageux que ceux des quartiers qui ne sont pas sortis manifester.
Chers invités, vous avez l’air étonnés ?
Je parle ici au Sénégal devant mes compatriotes, qui en sont témoins, et qui ne me démentiront pas. Alors, dites-moi, chers amis journalistes, venus du monde entier, si un journaliste qui le ferait dans vos pays ne serait-il pas immédiatement arrêté ou son média fermé ?  
Au demeurant, vous n’aviez pas manqué d’ailleurs de relever la réserve des médias sénégalais à soutenir ces acteurs : ils avaient su raison garder devant ces situations. Vous comprendrez dès lors pourquoi je me suis interdit de manifester ouvertement une solidarité à de tels médias sénégalais.
Quand j’allais au Togo pour plaider le sort de Loïc Lawson et Anani Sossou emprisonnés, d’aucuns avaient voulu me demander de balayer d’abord devant ma propre porte. Au passage je regrette l’absence de Loïc Lawson à nos Assises, empêché, qu’il est, par une décision judiciaire, de voyager.  
Mes propres convictions, ma posture à l’UPF et mon vécu de faire partie de l’infinie liste des victimes de la prédation des droits des journalistes, m’obligent à soutenir les médias !
Cependant, il nous faudrait retenir, qu’être détenteur d’une carte de presse ne permet pas de tout dire ou tout faire.
Nous avions adopté la même posture en 2019, à Yaoundé, au Cameroun, quand on avait voulu embarquer l’UPF dans un combat de défense d’un journaliste poursuivi pour des actes de prévarication de ressources d’une entreprise publique.
J’allais oublier ! C’est aussi le moment des témoignages devant l’Histoire. Monsieur le Président Sall, le grand public ne le sait pas, parce que le narratif officiel l’a occulté.
Il avait été porté à votre attention la supplique de Déborah, la compagne de notre confrère Olivier Dubois, pris alors en otage par des groupes rebelles au Mali. De manière discrète, vous avez pu aider à la libération de ce journaliste qui, à un moment, a pu éprouver le sentiment d’avoir été oublié entre les mains de ses ravisseurs.
Chers amis,
Cette question de notre responsabilité professionnelle et éditoriale ne manquera pas d’être au cœur de nos échanges sur ce thème, ô combien actuel, « Médias. Paix. Sécurité ». C’est le lieu pour moi de m’incliner devant la mémoire de quelque cent quarante journalistes et collaborateurs de médias, tués, au cours de l’année 2023, dans le cadre de leurs fonctions. Ce sordide bilan ressort du dernier rapport de The Press Embleme Campaign.
 
Chers confrères, chers invités
On a aussi lu un commentaire qui relève que l’UPF tient des Assises dans un pays dont le classement s’est déprécié au regard du respect des droits des journalistes. Personne n’est mieux placé que moi pour y répondre ! On aurait pu simplement dire que l’indépendance de l’UPF n’est plus discutable ou que son Comité international est assez sélectif quant aux critères de choix d’un pays hôte de ses Assises. Mais je vais aller plus loin car je dois le faire.
C’est vrai ! Le classement du Sénégal, selon certaines organisations internationales, en matière de liberté de la presse, a régressé ces dernières années.
Cette préoccupante situation est due à des agressions contre des groupes de médias, des journalistes, qui ont vu leurs domiciles, leurs lieux de travail et leurs véhicules vandalisés. Ils ont été menacés, intimidés.
Il n’est pas difficile d’identifier ces vilains. Ils annoncent leurs crimes, les signent et s’en félicitent même !
Car ce sont des opposants politiques qui ont lancé des mots d’ordre à leurs partisans pour s’en prendre aux médias. Et ce sont encore ces hommes politiques qui se sont permis d’attaquer des radios et des télévisions qui diffusaient en direct, comme tous les soirs d’élections au Sénégal, des résultats sortis des bureaux de vote, parce que ceux-ci n‘allaient pas dans le sens qu’ils escomptaient.
Le paradoxe vient du fait qu’entendre dire que le Sénégal a reculé dans le classement de certaines organisations internationales, du fait des droits des médias bafoués ou malmenés, les regards se tournent automatiquement et naturellement vers les gouvernants.
Vous me direz que j’ai déjà décrit cette situation, un peu plus haut. Mais la répétition est didactique et il me faut insister car c’est inédit, dans son histoire de paix et de bien vivre ensemble, le Sénégal n’a connu un tel phénomène !
La réalité est là ! On est dans une situation où les loups prédateurs de la liberté de la presse sont bien identifiés au sein d’une opposition politique qui cherche à imposer, par la violence, sa façon de voir les choses.
Dans ce pays, on est allé trop loin. Ils ont brûlé l’emblématique CESTI, cette institution qui a formé, et qui continue de former tant de générations de journalistes africains et d’ailleurs ! L’a-t-on fait parce que les journalistes formés au CESTI respectent les règles professionnelles ?
On comprend la colère d’anciens étudiants du CESTI qui sont dans cette salle.
Mamadou Ndiaye, Directeur du CESTI et Président du Réseau Théophraste et les nombreux chefs d’entreprises de presse présents dans cette salle qui avaient engagé des sociétés privées de sécurité pour se protéger de bandes de voyous, ne me démentiront pas.
Malheureusement, encore une fois, une idée reçue voudrait qu’en Afrique, ce sont toujours les opposants qui ont les vertus de démocrates et les tenants du pouvoir qui sont toujours les vilains dictateurs et autocrates !
Ces mots devaient être dits, par devoir de vérité et d’honnêteté. Oui, en organisant des Assises de l’UPF a Dakar, l’occasion s’offre aussi à nous pour souligner cette situation, sans aucune frilosité.
Nous y réfléchirons ensemble ces trois jours à Dakar.
Avant de terminer, je tiens à remercier les sponsors qui ont accepté de nous accompagner dans l’organisation de cet événement.
Je veux parler du Gouvernement du Sénégal, d’Ellipse Projects, qui a aidé l’UPF dans des moments délicats.
Je remercie l’Ambassade de France à Dakar et l’Office chérifien des phosphates (OCP), représenté par le Directeur de OCP-AFRICA, le Dr Mohamed Anouar Jamali.
Cher ami Anouar, je tiens à remercier OCP qui nous accompagne depuis de nombreuses années.
Je salue et remercie tous les invités de votre aimable attention.
Dakar le 9 janvier 2024



 

Amadou Seck Seck





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Regard de la Directrice Générale de l’UNESCO sur le Festival des Cités du Patrimoine

Le Festival des Cités du Patrimoine (FCP), dont la 13é édition s’est déroulée du 13 au 17 décembre, à Chinguetti « est un modèle de valorisation du patrimoine culturel » affirme la Directrice Générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), Mme Audrey Azoulay, à travers une série de tweets, après avoir assisté à cette manifestation, en tant qu’invité du président de la République, Mohamed Cheikh El Ghazouani.

 « Ce festival est un modèle pour mettre en valeur le riche patrimoine culturel des quatre (4) villes sahariennes (Chinguetti, Walata, Wadane et Tichitt) inscrites au patrimoine mondial.
Cet événement ne se limite  pas seulement à la célébration du passé, car il met également en avant, le lien indissociable entre le patrimoine matériel et immatériel, un principe essentiel que l’UNESCO s’efforce de promouvoir dans le cadre de son mandat global » rappelle la Directrice Général de l’agence onusienne.
Mme Azoulay souligne également la dimension de la ville de Chinguetti « une des principales étapes de cet événement, ou les bibliothèques historiques abritent plus de 6000 manuscrits, dont beaucoup datent des XII et XIII siècle. Ces trésors incluent des textes religieux, des traités de linguistique, de littérature, de poésie et d’astronomie, un bien  mondial menacé par la désertification » dont elle salue les efforts de préservation.
La Directrice Générale de l’UNESCO évoque enfin, le soutien apporté par son  organisation «via son  fonds d’urgence pour le patrimoine, aux bibliothèques historiques de Chinguetti, à travers la fourniture d’équipements tels que des boîtes de conservation, de nouvelles étagères, des climatiseurs, ainsi que des disques durs » dans le cadre d’une initiative visant « à numériser les manuscrits pour garantir leur conservation ».
 





Amadou Seck Seck
22/12/2024